L’histoire mouvementée de ce matériau, une spécificité française

Longtemps utilisé en France et plus particulièrement dans le bassin parisien, le plâtre est aujourd’hui un grand oublié des techniques de constructions historiques. Ce produit est obtenu grâce à sa matière première le gypse dont les carrières foisonnent en France. Il est ensuite cuit à très haut degré dans un four pour obtenir la substance poudreuse et malléable que nous connaissons. Le plâtre est employé en surface tel que pour le ravalement des façades, les décors, les plafonds et les ornements. Gipsi miscueris, de son nom en latin, témoigne de son usage dès l’Antiquité. Ce sera cependant à Paris dans le courant du XVIIème siècle qu’il prendra une place prépondérante dans son architecture. Le bassin parisien jouissant en effet de carrières de gypse, l’activité fut très exploitée et des moyens toujours plus innovants furent mis en place pour l’extraire. Or, jusqu’à son utilisation au milieu du XXème siècle, les techniques d’utilisation finirent par s’industrialiser au point de ne plus ressembler à son essence première et sa composition s’appauvrit. Il est aujourd’hui très peu utilisé et les représentations sociales de celui ne favorisent pas à mettre en avant son efficacité.

ECP/Vieujot, un partenariat au cœur du repositionnement du plâtre

ECP, engagé dans la restauration des monuments historiques, a souhaité mettre en avant les qualités du plâtre et de son importance dans la préservation du patrimoine.  Ainsi, il a voulu se munir des meilleurs artisans de ce produit pour redonner vie aux bâtiments qui leur sont si chers. L’entreprise est donc en partenariat avec les Plâtres Vieujot, leader de la confection de plâtres qui s’est maintes fois illustré dans ce domaine. Pour ce faire, une solide relation s’est instaurée entre ECP et le directeur général de Plâtres Vieujot Marc Potin, dans le but de distribuer sa gamme de produits. Pour répondre aux besoins des spécificités de chaque infrastructure, Vieujot dispose de plusieurs types de plâtres pour les espaces extérieurs et intérieurs. Tantôt mélangé à de la chaux aérienne, tantôt à du sable, leurs compositions sont destinées au ravalement des bâtiments mais aussi à la confection et à la fabrication d’enduits décoratifs sur les murs et les plafonds. La notoriété de Vieujot n’est aujourd’hui plus à faire tant l’entreprise s’est nourrie d’une expérience séculaire dans la spécialisation du plâtre.

Une démarche réfléchie et collective

L’utilisation du plâtre selon les techniques traditionnelles reste aujourd’hui très controversée  et la part de transmission de ce savoir-faire est encore en voie de diffusion.  Malgré un regain d’intérêt chez les scientifiques et les chercheurs, l’éducation auprès des acteurs de la conservation du patrimoine reste à faire. Comme l’affirme Tiffanie Le Dantec, Architecte du patrimoine et docteur en histoire de l’architecture à l’université Paris Saclay : « restaurer une façade en plâtre demande une expertise qui vient avec le temps, un goût pour la chimie, un amour pour les ornements et les finitions , qu’on ne trouve plus beaucoup parmi les entreprises de ravaleurs, façadiers, plâtriers » (Le Dantec, Le plâtre de Paris face aux ravalements, vers la disparition d’un matériau, La Pierre d’Angle, septembre 2019).
De ce fait, pour ECP qui s’inscrit dans cette continuité de conservation du patrimoine historique, il lui semblait important de participer à ce renouveau autour du plâtre et d’œuvrer pour sa valorisation.